Connaissez-vous Louis de Buade, comte de Frontenac ?

Les Rendez-vous d’histoire de Québec ont consacré une journée complète de conférences à Louis de Buade, comte de Frontenac, lors de la 5e édition de leur colloque du 10 au 14 août dernier. Le Consulat général de France à Québec était présent pour souligner l’importance de cette grande figure de la Nouvelle-France.

JPEGEn 2022, Louis de Buade de Frontenac est assurément le personnage historique qui se démarque le plus dans la mémoire franco-québécoise. Il y a un double anniversaire à célébrer : le 400e anniversaire de sa naissance au Château royal de Saint-Germain-en- Laye en 1622 et le 350e anniversaire de son arrivée à Québec à titre de gouverneur général de la Nouvelle-France. Pendant près de vingt ans (de 1672 à 1682, puis de 1689 à 1698), Frontenac a été le représentant du roi de France Louis XIV en Amérique du Nord française. Son caractère – qualifié de bouillant par ses contemporains – a laissé une trace indélébile dans la culture populaire.

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Portrait de Louis de Buade, comte de Frontenac, dans le hall d’entrée du Château qui porte son nom

Son parrain à la naissance n’est nul autre que le roi Louis XIII. Après une jeunesse chez les Jésuites, Louis de Buade débute sa carrière militaire, qui l’amènera sur de nombreux champs de bataille, notamment lors de la Guerre de 30 ans. Il est nommé Gouverneur général de la Nouvelle France à 50 ans, le 7 avril 1672.

Il part de La Rochelle et rejoint Québec après 71 jours de navigation. « Rien ne m’a paru si beau et si magnifique que la situation de la ville de Québec, qui ne pourrait pas être mieux postée quand elle devrait, un jour, devenir la capitale d’un grand empire », aurait déclaré Louis de Buade, comte de Frontenac.

De 1672 à 1675, Louis de Buade cumule les fonctions de gouverneur et d’intendant. Il sera le seul à assumer ses deux fonctions en simultanée dans l’histoire de la Nouvelle-France. Sa surpuissance et son caractère attisent toutefois des tensions autour de lui.

À l’encontre de la vision du ministre des colonies, Jean-Baptiste Colbert, Frontenac ne veut se réduire à l’occupation de la vallée du Saint-Laurent et favorise l’expansion territoriale de la Nouvelle-France. Il décide d’établir, sans en aviser le ministre, un poste de traite des fourrures à l’embouchure de la rivière Cataracoui, près du Lac Ontario, baptisé « fort Frontenac ». Ce fort est plus connu aujourd’hui comme la ville de Kingston, en Ontario.

L’étendue vers l’Ouest affaiblit la colonie et irrite les Iroquois, qui entrent en guerre contre les français. À Québec, ses relations avec le nouvel intendant et le Conseil souverain se tendent et, en 1682, Frontenac est rappelé en France.

Pendant 7 ans, Louis de Buade cherche à retourner en Nouvelle-France. La guerre qui éclate entre l’Angleterre et la France en 1689 lui en donne l’opportunité. Louis XIV renvoie Frontenac à Québec pour un deuxième mandat de Gouverneur général, afin de s’occuper de la situation en Nouvelle-France. Dès l’hiver 1690, Frontenac ordonne des attaques sur des établissements anglais frontaliers, à Schenectady, Salmon Falls et fort Loyal.

En représailles, les Anglais conçoivent une campagne via la terre et la mer. Une expédition maritime, dirigée par Sir William Phips est envoyée pour assiéger la ville de Québec le 16 octobre 1690. La situation est critique pour les Québécois. Un émissaire anglais demande la capitulation de la ville. « Que votre général sache que je n’ai point de réponse à lui faire que par la bouche de mes canons et à coups de fusils », aurait répondu Louis de Buade. Ayant pourtant un avantage considérable lié à son nombre, la flotte de Sir William Phips doit se replier après seulement 6 jours de siège du fait de défaites lors de débarquements et de l’arrivée précoce de la glace sur le Saint-Laurent – très tôt pour un mois d’octobre.

Cette victoire cimente la renommée du comte de Frontenac. L’église alors en cours de construction sur la Place Royale de Québec est nommée Notre-Dame-de-la-Victoire en l’honneur de ce fait d’armes. Elle sera rebaptisée Notre-Dame-des-Victoires plusieurs décennies plus tard lors d’autres victoires contre les forces anglaises, nom qu’elle possède encore aujourd’hui.

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Les escarmouches avec les Iroquois se poursuivent et Louis de Buade décide de prendre la tête, à 74 ans, d’une expédition en 1696. Celle-ci mettra fin aux agressions iroquoises et installera la paix. L’année suivante, une paix générale est déclarée entre la France et l’Angleterre, entérinée par le traité de Ryswick.

Pour ses actes, Louis de Buade reçoit la Croix de Saint-Louis. Il meurt en fonction le 28 novembre 1698, à l’âge de 76 ans.

Frontenac résonne encore aujourd’hui

Le nom de Frontenac est étroitement associé à la coopération entre la France et le Québec. Depuis plusieurs décennies, le programme franco-québécois de mobilité étudiante vers la France est le programme Frontenac.

« Lorsqu’il a fallu trouver des noms emblématiques de la relation particulièrement étroite qui existe entre le Québec et la France, pour illustrer ce lien direct et privilégié, le nom de Frontenac s’est imposé », a indiqué le Consul général adjoint, Laurent Barbot.

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Laurent Barbot, Consul général Adjoint aux Rendez-vous d’Histoire de Québec

Le Château Frontenac, lieu emblématique de Québec, est l’hôtel le plus photographié au monde. De nombreux autres lieux lui sont dédiés à travers la province, mais également ailleurs au Canada. Saviez-vous que le pont Pierre-Laporte à Québec devait initialement être nommé en l’honneur de Louis de Buade, comte de Frontenac ?

Le Consulat général de France à Québec est fier de s’être associé aux Rendez-vous d’histoire de Québec, pour cette 5e édition.

publié le 17/08/2022

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